Jean-René Bernaudeau
« Nous sommes impatients de démarrer la saison, qu’elle soit belle avec l’art et la manière... »
Fabien Grellier peut être fier de son parcours sur le Tour d’Oman. Il termine à la 2e place de l’étape reine, seulement battu par Alexey Lutsenko (Astana). Présent dans l’échappée matinale avec son coéquipier Romain Cardis, il revient pour vous sur son périple.
Sur l’étape reine, tout le peloton s’attend à une explication entre costauds, dans la dernière difficulté. Romain et Fabien, cependant, ont choisi de se glisser dans l’échappée matinale. « L’échappée est partie assez vite, je me suis retrouvé avec Romain Cardis. Les consignes étaient de ne pas en faire plus que les autres au sein de l’échappée. Romain a appuyé des relais plus forts à 40 km de l’arrivée, jusqu’au pied de la bosse pour que l’écart soit suffisant avec le peloton pour entamer la montée. »
Le meilleur grimpeur du groupe, c’est bien lui : Fabien Grellier ! « Ensuite, je me suis retrouvé tout de suite seul et j’ai fait ma montée. C’était très dur : 10% de moyenne sur 6km. J’ai donc pris kilomètre par kilomètre, sans calculer en essayant de gérer au maximum mon effort. » Romain Cardis a tout donné dans la plaine pour garder un écart important sur le peloton. Fabien compte bien lui rendre la monnaie de sa pièce dans la bosse d’arrivée. « A partir du moment où Romain se sacrifie pour moi, évidemment que j’y crois ! J’ai qu’une idée en tête c’est aussi de gagner pour récompenser son travail et le mien. »
À la flamme rouge, deux hommes se rapprochent, Pozzovivo (Team Bahrain – Merida) et Lutsenko (Astana). Fabien réussit à relancer la machine et ne lâche rien. Il va lui manquer moins de 200 mètres pour aller chercher la gagne. « Forcément, il y a de la déception… Se faire reprendre à 200 mètres de la ligne après une journée entière à l’avant et une montée aussi difficile, c’est cruel. Après, je suis également satisfait de ma performance sur l’étape reine du Tour d’Oman. J’étais déçu de mon troisième jour en me faisant piéger dans un coup de bordure et de ne pas avoir pu disputer l’arrivée qui me convenait. Mais je n’ai aucun regret, j’ai été au bout de moi-même. »
Fabien ne va pas s’arrêter sur cette déception et compte bien jouer les premiers rôles sur différentes courses. « C’est peut-être trop tôt pour dire que j’ai passé un palier, mais je me sens bien en ce début de saison, surtout sur le Tour d’Oman. Je remarque que j’ai pris en maturité par rapport aux autres années, j’ai également trouvé un certain équilibre dans ma vie, ça aide. Je ne connais pas encore mon programme pour la suite, mais j’espère avoir l’occasion de lever les bras bientôt. Ce n’est que partie remise ! »