Jean-René Bernaudeau
« Nous sommes impatients de démarrer la saison, qu’elle soit belle avec l’art et la manière... »
Pour celui ou celle qui regarde d’un œil distrait le cyclisme, le raccourci est vite fait : c’est toujours la même chose. Lourde erreur ! Pour les cyclistes sur route professionnels – on parlera de la piste dans un autre article, il existe trois types d’épreuves qui sont fort différentes. Petit tour d’horizon.
Précisons avant tout que par l’expression « en ligne », on ne parle pas de courses sur internet, mais bien de courses à bicyclette ! Une course en ligne, que ce soit une épreuve d’un jour, ou une étape d’un « Tour », ce sont 150 à 200 bonshommes qui partent d’un point A et rêvent d’être le premier à franchir une ligne d’arrivée située à un point B, généralement après 100 à 200 kilomètres.
Selon le « profil » de l’épreuve, la course pourra avoir un déroulement assez différent. Si c’est tout plat, il y a généralement une échappée de quelques coureurs, qui creusent l’écart et essayent de garder de l’avance pour se disputer la victoire, ou, au contraire, qui se font reprendre par le peloton, au sein duquel les experts du sprint se disputeront la victoire à toute vitesse. Pour les épreuves de montagne, la difficulté et l’effort spécifique exigé opéreront une sélection naturelle, et ce sont les meilleurs grimpeurs qui se disputeront la victoire, après avoir « lâché » progressivement les autres coureurs. Cette fois, l’arrivée sera souvent en solitaire, moment hautement télégénique s’il en est !
Les routes peuvent proposer d’autres surprises qui créeront de l’animation : des côtes de tous types, des chemins au revêtement original (pavés, terre…), des « murs » (côtes courtes et très pentues)… bref, de quoi animer la course et faire de belles images de télé.
On les appelle aussi des « Chronos ». Vous savez, c’est ce genre d’épreuve où les coureurs sont couchés sur leur vélo, avec un casque aérodynamique, un vélo avec une roue arrière bizarre, et où l’on voit à l’écran plein de chronomètres ésotériques qui prennent les temps intermédiaires des uns et des autres ! C’est une épreuve particulière : chaque coureur est chronométré sur un même parcours (ils partent tous à 2 ou 3 minutes d’intervalle) et le classement de l’épreuve se fait en fonction du temps de chacun – ça, c’est logique. Les contre-la-montre font quelques dizaines de kilomètres, et c’est la capacité à gérer cet effort spécifique qui fait la différence. Le parcours peut être plat ou accidenté, voire en haute montagne…
Parfois, les courses à étapes proposent, le premier jour, un mini contre-la-montre de quelques kilomètres : on appelle ça un prologue. Il permet aux coureurs de se mettre en jambes et de créer un premier classement général.
Les coureurs redoutent les chronos, car ils ne peuvent pas bénéficier de l’effet « peloton » et peuvent perdre, dans les courses à étapes, beaucoup de secondes pour le classement général. Sur les grands Tours, les organisateurs proposent en général une ou deux étapes contre la montre.
Ils sont toujours dans la même tenue bizarre sur les mêmes vélos étranges, mais cette fois ils sont plusieurs et ils sont habillés pareil ! Si vous voyez cette image, ce n’est pas le fruit d’une hallucination ou d’un étrange scénario où des coureurs se seraient gentiment tous attendus, mais c’est que vous assistez à un chrono par équipes.
Dans cette épreuve spectaculaire, l’équipe part groupée et réalise un parcours commun. Certains peuvent se faire « lâcher » si le groupe va trop vite, mais il est important de rester soudés : le temps crédité à toute l’équipe– qui déterminera le classement des équipes – sera celui du 5ème coureur qui franchira la ligne d’arrivée. Le Contre-la-Montre par équipes est une épreuve rare, il n’y en a pas beaucoup dans la saison, et pas systématiquement sur le Tour de France.
C’est tout pour aujourd’hui. A bientôt !