Pas de répit pour un Directeur Sportif qui aime son boulot : c’est dans une voiture, en se rendant de chez lui jusqu’au stage de reprise – du 14 au 18 décembre en Vendée – que Lylian Lebreton a répondu à nos questions. Parce que le stage de début de saison est décisif pour la préparation physique des coureurs.
Lylian, c’est le premier stage sportif de la saison. Dans quel état physique retrouvez-vous les coureurs ?
Lylian Lebreton : C’est effectivement le premier stage spécifiquement orienté cyclisme de la saison. On a fait un premier stage de cohésion, en novembre où on a multiplié les activités, mais ce n’était pas du tout pareil. Le but était que les nouveaux s’intègrent dans l’équipe.
Cette semaine de stage est différente, c’est la base de leur préparation hivernale, dans le sens où on va créer un « bloc foncier » sur lequel ils vont pouvoir s’appuyer durant les prochaines semaines. Ça va représenter environ entre 22 et 25 heures de vélo pendant 5 jours. Cette séquence va leur servir tremplin pour entrer ensuite dans un travail plus spécifique.
Avant de devenir des coureurs cyclistes ils sont redevenus des athlètes.
Donc la priorité pour le stage c’est le foncier ?
LB : Oui, là on est vraiment à fin du cycle de préparation physique générale. Avant de devenir des coureurs cyclistes, ils sont redevenus des athlètes. Maintenant, c’est vraiment point le départ de la partie vélo où on crée le socle musculaire, les fondations pour la saison : en enchainant les heures, en travaillant l’endurance, mais tout en restant modéré. En tout cas, on va puiser dans les graisses !
Y a-t-il des points de vigilance par rapport à cette réathlétisation ?
LB : Il faut faire attention à ne pas rouler trop vite, trop longtemps. On arriverait en forme plus rapidement que prévu, et sans avoir consolidé les bases foncières, ce fameux socle sur lequel ils doivent pouvoir s’appuyer. Le but du jeu c’est de poser les étages au fur et à mesure sans se précipiter. L’objectif ce n’est pas d’être les meilleurs au mois de décembre ou de janvier.
Comment gérez-vous les périodes de fêtes de Noël ?
LB : C’est un petit peu individuel, ça dépend du programme personnalisé de chaque coureur. Ce stage va leur servir de tremplin par rapport à la suite et le piège serait de tomber dans le travers des fêtes… et d’annuler tous les bienfaits du stage. Ce sont des grands garçons, ils savent ce qui est bon ou moins bon pour eux. Maintenant qu’on est rentré dans le vif du sujet, je sais qu’ils feront preuve de modération.
Entre la fin de ce stage et le début de saison, ont-ils un programme individuel à suivre ?
LB : Oui, chaque coureur est suivi, que ce soit par le staff ou par des entraineurs personnels. Il y a évidemment une liaison qui est primordiale entre les gens du staff et les entraineurs : nous partageons les objectifs et le programme prévisionnel pour chaque coureur et tout est mis en place pour atteindre ces objectifs.
Il y a des coureurs auxquels nous demandons d’être opérationnels et compétitifs dès l’entrée de saison, et d’autres à qui on va demander d’être plus sur la réserve pour arriver en forme un peu plus tard. Nous nous retrouverons lors du stage de janvier en Espagne, où nous approcherons vraiment des compétitions. On va s’appuyer sur le « bloc endurance » construit en décembre, et prioriser sur la recherche de force ; ce sera le moment où nous rentrerons dans des exercices de variation d’intensité, des simulations de courses, de sprints.