Pas de chance pour le team TotalEnergies qui compte actuellement trois blessés. Romain Guillemois se remet doucement mais surement d’un problème au genou. Il nous raconte les phases par lesquelles il est passé dans sa convalescence.
Romain, tu es blessé au genou depuis un moment. Peux-tu me raconter l’histoire de cette blessure ?
Tout a commencé au Championnat de France Chrono l’an passé. Je suis tombée et c’est ma rotule qui a tout réceptionné. Je ne sais pas si c’est au sol qu’elle a frappé ou si c’est mon guidon mais le soir j’avais la jambe complètement raide. Le lendemain, impossible de continuer. J’ai fait un tour et je me suis arrêté…
Tu es passé par plusieurs phases pendant ta convalescence. Tu t’es arrêté cet été et tu l’es de nouveau aujourd’hui. Peux-tu m’expliquer pourquoi ?
Ça a été une longue guérison cet été. J’ai mis quasiment 2 mois avant de pouvoir retourner en compétition mais j’ai quand même pu terminer la saison en bonne condition avec l’équipe. Je pensais vraiment que le problème était derrière moi.
Malheureusement pendant la période d’entrainement hivernal, la douleur s’est réveillée. Depuis, c’est la galère… J’ai tenté tant bien que mal d’aller au stage en Espagne mais j’ai bien vu au bout d’un jour que ce n’était pas possible. Aujourd’hui, je suis entre le repos et le travail de kiné.
Tu es bien suivi médicalement j’imagine ?
Oui, j’ai de la chance. Entre le médecin de l’équipe et le kiné que je connais depuis des années, je suis vraiment bien entourée. C’est un travail de longue haleine mais on commence à trouver quelques solutions. J’espère pouvoir me réentrainer normalement dans très peu de temps.
Quel est ton programme pour te remettre sur pied ?
La première étape ça va être de consolider mon genou et de réussir à guérir le problème. Ensuite il faut que j’arrive à m’entrainer et à enchainer des charges d’entrainement pour retourner en compétition. Mais, ça fait presque deux mois… J’ai perdu ma condition physique.
J’ai aussi été épaulé par les directeurs sportifs de l’équipe, ma famille, ma petite amie et mon fan club. C’est important dans ces moments-là.
Ce n’est pas trop dur mentalement pour un sportif de haut niveau de s’arrêter plusieurs mois ?
C’est vrai qu’au début je suis passée par toutes les émotions. J’étais en bonne condition pendant les fêtes et quand j’ai vu que ça allait me perturber pendant le dernier stage à Calpe, j’étais un peu stressé. Après ça, je suis rentrée dans une période vraiment difficile parce que j’ai compris que je devais rentrer dans une période de convalescence qui durerait plusieurs mois. Le pire c’était de ne pas savoir quand j’allais pouvoir me remettre à courir.
Après je me suis mis à réfléchir autrement. Ça ne sert à rien de se presser, j’ai un problème réel qu’il faut écarter. J’ai tout mis en œuvre pour avoir un diagnostic le plus précis possible. C’était pas facile, ma douleur est vraiment aigue mais elle n’est provoquée qu’en pédalant. Pour les médecins c’est hyper difficile à cerner. Pour autant c’est tellement douloureux que je ne suis pas capable de rouler plus de deux heures.
Où en es-tu dans ton diagnostic médical ?
On a avancé récemment. On a localisé le problème et établi des exercices de kiné qui vont me permettre de pédaler différemment pour éviter que je continue à enflammer la zone touchée. Tout part de la chute où j’ai créé un point de sensibilité dans mon genou, qui est dans une zone de frottement quand je pédale. Je commence à sentir les premiers bénéfices, ça redonne le moral ! Si tout se passe bien je recourrais fin Mars !
Ce n’est pas trop dur de voir tes coéquipiers commencer la saison ?
Non justement, ça m’a redonné le moral de voir que l’équipe marchait très bien. Quand je vois que l’équipe fonctionne d’entrée et que les néo-pros rentrent tout de suite dans l’allure, ce n’est que du positif. Ça ne fait qu’attiser mon envie de revenir dans de bonnes conditions.
Je n’ai jamais autant suivi l’actualité vélo que depuis ma convalescence. Je vais très souvent sur Twitter et je me suis abonné à une chaine de sport pour regarder les courses, même quand l’équipe n’y participe pas. D’habitude, quand je rentre chez moi je suis relativement détaché de ce qui peut se passer mais là c’est le seul contact que je peux avoir avec la compétition.