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Publié le 30-05-2017

Dorian Foulon : « très fier de porter les couleurs de TotalEnergies »

Depuis 2016, le Team TotalEnergies soutient Dorian Foulon, un jeune paracycliste de 19 ans qui court également chez les valides. Né avec un pied bot, c’est en handisport que le coureur s’est fait le plus remarquer ces dernières années. 4 fois Champion de France (course en ligne, contre-la-montre et deux fois sur la piste), vainqueur de la Coupe du Monde en 2016, c’est un honneur pour le Team TotalEnergies d’apporter un soutien matériel à Dorian tout au long de sa saison.  

Il nous partage ses ambitions pour la suite de sa carrière et a répondu à nos questions sur son handicap. 

Bonjour Dorian, Tu es paracycliste et tu portes les coureurs du Team TotalEnergies depuis 2 ans, peux-tu te présenter et nous expliquer la nature de ton handicap ?

Bonjour, j’ai 19 ans et je suis né en Bretagne où j’ai grandit. Ma famille vit à la Chapelle Caro (Morbihan).  Je suis né avec un pied bot varus équin congénital. Pour faire simple, à ma naissance, mon pied était à l’envers. J’ai subit des interventions chirurgicales afin de le remettre à l’endroit. Pour éviter qu’il retrouve sa position initiale,  on m’a fait une arthrodèse (blocage de la cheville). De ce fait, je ne peux pratiquement plus utiliser mes releveurs et donc développer mon mollet gauche avec une incidence sur ma cuisse également. Pour être exact, j’ai une perte de puissance évaluée suite à un test isocinétique à 78%  au mollet et 39% à la cuisse ce qui me permet de dire que j’ai une perte moyenne de 50% de la jambe gauche.

Malgré ton handicap, tu pratiques le cyclisme traditionnel en FFC ?

Effectivement, J’ai débuté le cyclisme à 14 ans au club de Malestroit sans me soucier de mon handicap car à l’époque je ne pensais pas qu’il avait une incidence sur mes performances. Même aujourd’hui, je m’entraine et je cours comme un valide sans me préoccuper de ma déficience. Depuis que je pratique en handisport, j’ai vu tellement de handicap lourd qui force mon admiration que je ne peux me comparer à eux.

 

TDE : Peux-tu nous rappeler ton palmarès sur les courses valides ?

 J’ai commencé à gagner des courses en cadet 2.  J’ai été champion du Morbihan et 3ème du championnat de Bretagne. Je termine aussi 6ème de la finale de la coupe de France cadet. Je suis arrivé en Aquitaine en junior 1. J’ai participé aux coupes de France mais j’ai usé de malchance. C’est vraiment en junior 2 que j’ai eu des résultats significatifs particulièrement en Espagne. J’ai gagné une manche du trophée Euskal Herria et surtout le classement général de la Vuelta de la Rioja ainsi que l’étape de montagne.

En France, j’ai gagné la classique de Bayonne en 2ème catégorie et je suis champion d’Aquitaine du contre-la-montre.

Cette année, j’ai gagné le grand prix de Fouchy, une course à étapes en Gironde et j’ai été sélectionné en équipe régionale pour participer au Tour des cantons de Mareuil en Fédérale espoir. J’ai travaillé pour mon leader que j’ai pu amener au sprint sur les 2 premières étapes et j’ai beaucoup apprécié ce rôle. Enfin, je viens de terminer le Tour International de Gironde toujours au sein de l’équipe d’Aquitaine. Une belle expérience qui va me permettre de passer un nouveau cap je l’espère surtout que maintenant, je suis en 1ère catégorie.

Comment es-tu arrivé au Paracyclisme ?

 Mes parents souhaitaient savoir si mon pied bot était un handicap pour faire du vélo. Ils ont donc contacté la Fédération Française Handisport qui nous a orienté vers une classification. J’ai été testé par un panel fédéral qui nous a appris que j’étais éligible en handisport. C’est aussi à cette occasion que j’ai rencontré pour la 1ère fois, Christophe Dizy, le responsable et l’entraineur de l’Académie Nationale Handisport de Paracyclisme. Ensuite tout a été très vite. Christophe m’a invité à participer à un stage national de détection Jeunes A Potentiel et j’ai intégré l’académie à la rentrée 2014.

En quelques mots, qu’est ce qu’une académie handisport ?

 C’est une sorte de sport étude. Nous sommes scolarisés à Bayonne et hébergés à Urt dans les Pyrénées Atlantiques. Nous avons des aménagements scolaires. Pour ma part, je passe mon BAC S en deux ans et j’espère l’obtenir cette année. Nous sommes actuellement deux avec Théo (Rocton) qui pédale avec une seule jambe mais nous devrions être 4 à la rentrée prochaine.

L’Académie est aussi encadrée par les éducateurs de Urt Vélo 64 (le club support), qui effectuent un travail considérable, avec un suivi régulier de Pierrick Giraudeau et de Sami El Gueddari (Direction Technique Nationale de la FFH).

Tu viens d’obtenir de très bons résultats sur les deux premières Coupes du Monde UCI de Paracyclisme, est-ce que tu t’y attendais ?

 Pas vraiment car mon début de saison a été perturbé par une fracture de la malléole qui m’a contraint à un arrêt total de deux mois. J’ai repris début février puis en mars nouvelle blessure au tendon. Aujourd’hui, j’ai toujours l’impression d’être en retard dans ma préparation mais je reste optimiste.

A 19 ans, tu as déjà un beau palmarès en Paracyclisme ?

 J’ai réellement débuté la compétition l’an dernier. J’ai gagné les 4 titres de champions de France sur piste (kilomètre et poursuite) et route (en ligne et contre-la-montre). En internationale, j’ai gagné 2 épreuves de Coupes du Monde, le classement général de la CDM et je termine N°1 au ranking point UCI.

J’avais à cœur de confirmer ces résultats en présence des meilleurs mondiaux et gagner en Italie juste devant les trois premiers des derniers Jeux Paralympiques, c’est très motivant.

Nous avions pointé la 2ème manche en Belgique, comme le 1er objectif de ma saison avec mon entraineur. J’étais physiquement très bien et heureusement. J’étais dans la 1ère échappée et j’ai cassé un rayon qui m’a obligé à être dépanné. Malheureusement, je suis reparti derrière le peloton. Quand je suis rentré, j’ai de nouveau attaqué avec le leader de la coupe du monde. Cette fois-ci, je n’ai pas pu le battre mais je suis tout de même satisfait en terminant 2ème.

Tu portes les couleurs de TotalEnergies en Paracyclisme, peux-tu nous raconter ta rencontre avec Jean-René Bernaudeau, le manager général de l’équipe ?

 Je connais très bien Romain Sicard avec qui je m’entraine dès que nous le pouvons. Romain a parlé de moi à Jean-René qui m’a invité en Vendée. L’accueil a été très chaleureux. J’ai fait la connaissance d’une personne avec de fortes valeurs et qui était très intéressé par mon parcours. Jean-René a décidé de m’apporter une aide matérielle conséquente et je l’en remercie encore ainsi que toute l’équipe et en particulier Corinne (Souchet) et Nicolas (Sourice) un des mécanos.

Au delà du matériel, que t’apporte les couleurs du Team TotalEnergies ?

  C’est une reconnaissance. Porter les couleurs d’une équipe professionnelle permet d’avoir une meilleure couverture médiatique et donc de parler de notre discipline qui en a fortement besoin.

Enfin, quels sont tes objectifs valides et Para ?

Le niveau de ma catégorie est si proche des valides que je dois continuer à progresser. Mes principaux adversaires font partie d’équipes Continentales pro voire d’équipes DN1. J’ai eu des contacts l’an dernier mais j’ai préféré rester à Urt Vélo 64 afin de valider mon BAC. Pour l’an prochain, je vais étudier les propositions quelles soient espagnoles ou françaises. Côté sportif, je vais essayer d’être sélectionné pour les prochains championnats de France de l’avenir et participer à un maximum de course en 1ère catégorie.

En paracyclisme, je vais participer à la 3ème manche de la CDM en Hollande fin juin mais mon objectif principal de la saison sera de monter sur le podium des prochains championnats du monde UCI à Pietermaritzburg en Afrique du Sud là où j’ai gagné ma 1ère Coupe du Monde l’an dernier.

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